Histoire complète

"Davron dans le temps passé"

1000 ans, 2000 ans, pour Davron ce n’est qu’une toute petite période dans le temps passé. Il y a des millions de siècles, un jour la mer s’est retirée, et ce qui devait devenir Davron est apparu au soleil. Le témoignage nous est donné par les magnifiques empreintes d’oeufs de dinosaures et d’un gigantesque coquillage, ressemblant à une énorme coquille Saint Jacques, mesurant plus d’un mètre trente de circonférence, retrouvés dans la plaine.

Et puis le temps a passé !
Il y a seulement quatre à cinq mille ans avant l’ère chrétienne est apparu ce qu’il est convenu d’appeler la période néolithique.
Des hommes sont arrivés semblant venir d’Europe Centrale, et ne connaissant que le silex pour fabriquer une primitive hache, le tout affûté sur des meules de grès. Vivant dans des conditions extrêmement pénibles, vêtus seulement de la peau des animaux sauvages qu’ils chassaient pour survivre. Telle fût la vie des premiers habitants de la terre qui nous porte aujourd’hui. 

Et puis, vers l’an 1500 avant J.C. l’utilisation du bronze est arrivée, toujours venant d’Europe Centrale.
Enfin, dans la seconde moitié du 1er Siècle, après la bataille d’Alésia, les Romains sont arrivés dans notre village,qu’ils ont appelé en latin DAVERO, c’est-à-dire «pays des sources ».

Sur l’un des cinq sites gallo-romains connus à ce jour, on a découvert le plus beaux trésors des Yvelines : plusieurs centaines de pièces romaines de bronze, datées de 62 à 264, portant la marque des empereurs romains de cette époque. Il y avait aussi plusieurs pièces d’argent de Faustine, la femme d’un empereur romain, qui accompagnait souvent les troupes romaines dans leurs combats.

Enfin, je sais aussi que dans la cour d’une maison sise rue Hautement (du nom de Hoteman, maître d’hôtel du roi Louis XIII qui avait acheté une ferme à Davron), au 17ème siècle. Un propriétaire qui a quitté Davron depuis bien longtemps, avait découvert une pièce d’or romaine, cachée sous une grosse pierre. Il faut signaler qu’il y a quelques années on a retrouvé dans la plaine de Davron, une curieuse statuette de bronze, de type égypto-romain. Elle se trouve actuellement au musée de St Germain en Laye, et seuls deux exemplaires existent au Musée du Louvre.

Quelle extraordinaire histoire pour notre petit village de Davron à travers les siècles !
Il semblait intéressant de la raconter, même rapidement. Comment aussi ne pas dire quelques mots sur le plus vieux bâtiment de Davron, qu’un fils de Claude Bullion a démoli au début du 18ème siècle ? La grande tour de Davron, construite dans les siècles les plus reculés, par l’un des anciens seigneurs dont le nom reste inconnu. Elle était située en haut de la rue Hautement, et dominait donc la partie la plus ancienne du village et l’église.

Quant à cette dernière, des travaux exécutés il y a plus de 50 ans, ont permis de découvrir les restes d’une primitive édification, dont la date reste très imprécise. Il semble cependant, qu’elle soit antérieure à la période carolingienne. A-t-elle fait suite à un temple gallo-romain ? Cela ne peut être totalement exclu, car un certain nombre d’indices ont été repérés.

Nous savons qu’en 1098, Nivard de Poissy et son épouse Hubeline, la fille de Pierre 1er de Maule, ont fait procéder à une reconstruction, achevée en 1115, que Geoffroy de Lèves, évêque de Chartres est venu consacrer en 1117.

Nous savons aussi que vers 1140, les moines Bénédictins de Josapha à Lèves, près de Chartres, ont installé le Prieuré de Davron. L’un des moines de ce prieuré, après avoir été Prieur de Josapha, a été nommé évêque de Gap au 18ème siècle. A la Révolution Française, le prieuré de Davron a été vendu, puis démoli vers 1820, pour édifier l’actuelle construction, qui se trouve près de l’église.

A ce jour, il existe encore l’ancienne grange dite des dîmes, où les paysans de Davron venaient chaque année payer la dîme dûe aux moines, presque toujours avec du blé, de l’orge et du seigle. Il existait aussi à cette époque un moulin animé par l’eau des sources de Davron. Cela permettait aux habitants du village d’obtenir de la farine en échange du grain !

L'histoire de Davron

Première partie : 

L’occupation humaine sur le sol de Davron remonte aux temps les plus anciens. On peut la situer au début du troisième millénaire avant l’ère chrétienne.

 

A cette époque, Davron faisait partie d’une vaste zône forestière dans laquelle évoluaient quelques petites tribus mésolithiques dites de tradition « Campigiennes ».

 

Ces premiers habitants de Davron qui nous sont parfaitement connus, étaient presque exclusivement des chasseurs et des pêcheurs.

Ils récoltaient les fruits sauvages, le miel, et quelques racines constituaient une petite réserve d’hiver.

Les espèces d’animaux qu’ils chassaient n’étaient guère différentes de celles que nous voyons actuellement, excepté les loups et les grands animaux tel que le cerf et peut-être le daim.

Le Rû de Gally fournissait des truites (on en voyait encore avant 1914).

Les sources constituaient des points d’eau parfaits où nos premiers concitoyens venaient s’approvisionner, sans que leurs lieux de séjours ne soient situés, pour autant, à proximité immédiate.

Ceci nous fait supposer qu’un petit éloignement des points d’eau devait permettre à nos chasseurs d’y surprendre plus facilement les animaux sauvages venus, eux aussi, s’abreuver et que la présence permanente de l’homme aurait éloignés vers d’autres lieux plus calmes.

 

Nous avons retrouvé sur notre territoire des emplacements de stationnement et des restes d’un outillage de pierre, dont la patine témoigne de l’ancienneté.

C’est toujours un outillage petit, composé presque uniquement de grattoirs, écorçoirs, lames et tranchets.

Ceci nous conduit à penser que le matériel principal devait être fait de bois, d’os et de dents d’animaux.

Les bois de cerf jouaient aussi un rôle important dans l’armement de nos primitifs concitoyens.

 

Leur vie ne devait pas être très facile, puisque leur moyenne d’âge était d’environ 25 ans!

Mais un millénaire plus tard, la situation démographique a bien changé à Davron.

C’est maintenant la grande période néolithique et les stationnements humains sont plus denses.

Les grandes migrations ont passé sur Davron.


Deuxième partie : 

Des peuplades nouvelles, venant de régions plus évoluées, envahissent notre territoire. 

Elles arrivent d’Asie Mineure à travers les plaines danubiennes. D’autres encore remontent du Bassin méditerranéen, par la vallée du Rhône, de la Saône et de la Seine.

Elles apportent de nouvelles techniques dont la taille des pierres dures, en particulier du silex, qu’elles découvrent en abondance dans notre région.

Elles cultivent le blé et l’orge que leurs lointains ancêtres ont rapporté d’Orient.

Elles domestiquent les animaux et avec eux, l’homme n’est plus seulement chasseur et pêcheur, il devient agriculteur.

Enfin, elles connaissent l’art de la poterie et bientôt, à la céramique grossière faite à la main, succéderont des récipients faits au tour.

Tout ce travail de l’homme néolithique se retrouve à Davron, sur l’ensemble du territoire, depuis les rives du Ru de Gally jusqu’aux coteaux de Villiers.

L’outillage est important, car sa durée est souvent très courte. Les couteaux faits de silex sont vite ébréchés et doivent être rapidement remplacés. Aussi, au milieu des éclats de débitage, on rencontre des pièces de toutes formes, ayant servi à des emplois divers. La plupart d’entre elles sont brisées et les pièces intactes sont rares.

Tel un minerai, les rognons de silex étaient souvent recherchés en profondeur dans le sol, et à Davron, ils étaient abondants.

Mais, au cours de ces invasions, peut-être pacifiques, les arrivants apportent avec eux des pierres totalement inconnues dans nos régions, comme la jadéite, l’obsidienne, la grésite et d’autres minéraux taillables et polissables dont la présence permet de retracer le long cheminement des tribus à travers l’Europe.

Cependant, un certain nombre d’armes et d’outils a certainement fait l’objet d’un commerce d’échange avec diverses peuplades.

Les morceaux de poterie que l’on rencontre sont toujours très petits (au maximum 2 ou 3 cm).

Le travail des instruments agricoles et les intempéries les ont considérablement réduits, ce qui rend souvent très difficile leur identification.

Ils sont généralement de couleur noire ou rouge, et l’on reconnaît facilement les bords de récipients et les anses de préhension.

La fin de ce néolithique que l’on nomme chalcolithique, voit apparaître l’âge de bronze.

A ce jour, aucun objet de ce métal n’a été découvert à Davron, mais dans une commune voisine, on a retrouvé une hache de bronze datant d’environ 1.400 ans avant J.C. ainsi qu’un fragment de poignard de la même époque.

A la différence des pierres dures dont le réemploi était difficile, le métal brisé pouvait toujours être refondu, ce qui explique la disparition presque totale des pièces de bronze de la haute antiquité.

Le premier millénaireavant J.C. n’a pas laissé de trace à Davron.

Pourtant on y vivait autemps des gaulois, et à cette époque la population appartenait aux carnutes.

Il faudra attendre l’arrivée des légions romaines, pour que Davron prenne un nouvel essor.

Il sera très important.


Troisième partie :

La période Gallo Romaine

L’invasion de la Gaule fut commencée par Jules César, en l’an 58 avant Jésus Christ.

Les légions romaines parvinrent assez rapidement à Davron, puisque déjà Ambrorix, roi des Belges fut défait en l’an 51.

La période gallo-romaine s’étendra sur près de quatre siècles. Elle se terminera vers la fin du 4ème siècle, avec les grandes invasions barbares, encore que vers 275 et même avant, il y eut des invasions venant de l’est qui ravagèrent notre région.

A cette époque, Davron n’était sans doute, qu’une petite bourgade gauloise dont le nom descendrait peut-être d’un chef gaulois. Elle appartenait à la province romaine dite « Lyonnaise » qui s’étendait jusqu’à la rive sud de la Seine.

Le nom de Davron a dû évoluer au cours des temps. Les documents les plus anciens, datant seulement du 11ème siècle, citent : Davero - Daveron ou en latin Daverone.

Cultes et croyances

Si les Romains apportaient avec eux leurs Dieux et leurs coutumes, ils ne s’opposaient pas aux croyances locales. C’est donc le culte du Dieu gaulois Mirtha qui fut sans doute pratiqué à Davron, comme dans la région environnante.

Il n ‘est même pas exclu qu’un temple ait existé pour Myrtha, puis pour quelques dieux romains, à l’emplacement de l’église actuelle, la construction des églises chrétiennes se faisant souvent sur l’emplacement des temples antiques, afin d’éliminer plus facilement les anciennes croyances.

Le culte de Myrtha était particulièrement barbare. On y pratiquait parfois des sacrifices humains, que l’arrivée des Romains fit certainement cesser. Petit à petit, les dieux gaulois furent « romanisés » avant de faire place au christianisme.

Les exploitations agricoles et les villes

Pendant cette période d’appartenance à l’empire romain, le territoire de Davron fut entièrement cultivé. Les domaines agricoles gallo-romains étaient souvent fort importants et pouvaient varier de 200 à 3000 hectares dans les régions riches où l’on cultivait les céréales.

Rien de nouveau sous le soleil !!!

De grandes villas se construisirent dans la plaine. A Davron, quatre au moins sont connues. A ce jour, aucune n’a été fouillée. Toutes fouilles étant interdites sans l’autorisation des Affaires Culturelles.

Ces villas gallo-romaines n’étaient, en fait que des fermes, dont le logement du propriétaire, assez développé, était bâti en pierre sur un modèle d’habitat romain.

Il est probable qu’autour de ces villas existaient aussi des constructions en bois et en terre dans lesquelles les Gaulois excellaient. Ces constructions devaient être utilisées pour les esclaves et pour les animaux domestiques attachés à l’exploitation.

Dans certaines villas, l’eau de source voisine captée, était amenée par des conduites en terre cuite fort bien conservées.

D’autres étaient alimentées par des puits.

Les toitures étaient faites de grandes tuiles romaines dîtes « tuiles à rebord » dont les dimensions étaient importantes (environ 40 x 30 cm) épaisses de 3 à 4 cm, elles exigeaient une solide charpente.

La monnaie

Nous ne pouvons qu’imaginer ce que pouvait être la vie à Davron, à cette époque, mais il semble que les propriétaires des villas étaient parfois assez riches.

Il y a une dizaine d’années, fut découvert à Davron, l’un des plus importants trésors des Yvelines. Plus de quatre cents pièces de bronze et quatre d’argent furent sorties de terre par une charrue.

La plupart de ces pièces sont de la période des Antonin (années 96 à 192). Elles datent des empereurs romains Antonin, Hadrien, Trajan, Marc-aurele et Commode.

Les pièces d’argent sont à l'effigie de Faustine, femme de l’empereur romain Marc-aurele. Cette impératrice accompagnait Marc-aurele dans toutes les guerres, et était surnommée « la mère des camps ».

Poterie et céramique

Bien que quinze siècles nous séparent de ces lointains compatriotes, on retrouve parfois quelques morceaux de céramique dite « sigillée ». Les fragments de ces pièces de vaisselle sont rouge luisant, et comportent en relief, des dessins de personnages mythiques ou d’animaux, copie de la célèbre céramique romaine d’Arezzo.

Ils proviennent vraisemblablement de la grande fabrique gallo-romaine de Lezoux, et sont typiques du deuxième siècle. 

Destructions des villas

Toutes les villas gallo-romaines de la région paraissent avoir été détruites par le feu.

Le fait que le trésor retrouvé n’ait pas été récupéré par ses propriétaires, laisse supposer que ces derniers ont dû fuir rapidement ou ont été passés au fil de l’épée lors des invasions. Il semble que pour Davron, ces événements se soient passés au cours du troisième siècle, avec le déclin de l’empire romain.


Quatrième partie :

Les anciens seigneurs de Davron

Le plus ancien seigneur de Davron que nous connaissions est Nivard de Poissy (Nivardi di Pisciaco dans les anciens textes latins de l’Abbayede Josaphat)(1)
Sa femme, dont nous ne connaissons pas l’origine familiale, se prénommait Hubeline.
Nivard appartenait à cette vieille famille de Poissy, alliée des comtes de Meulan, dont Jean-Baptiste SOUCHET(2) prétend qu’elle était apparentée aux comtes de Madrie, d’où seraient sortis les Capétiens, troisième race des rois de France.
Nivard était le frère de Simon de Poissy qui, de concert avec sa femme Mathilde avait donné à l’abbaye de Vaux de Cernay, tout ce qu’il possédait à Saint Nom la Bretèche, en 1175 !

Sa présence est connue à Davron dès 1095, sous le règne du roi Philippe 1er. Il aurait aussi servi sous le règne du roi Louis VI, dit le Gros, qui décéda à Paris, le Ier août 1137. Nivard, sans doute âgé de plus de soixante dix ans, mourut le 15 mai 1149 sous le règne du roi Louis VII.
La date de sa mort est connue avec précision grâce à l’un des obituaires des moines de Davron, déposé à la Bibliothèque de l’Arsenal de Paris(3). Il n’est pas possible de dire s’il a été ou non inhumé dans le chœur de l’église de Davron. Après huit siècles passés, les informations sont souvent inexistantes, mais il existe une probabilité.

Depoin(4) prétend que, grâce au cartuaire de st Martin de Pontoise, il a identifié Nivard de Poissy comme étant le même personnage que Nivard de Septeuil, qui s’allia à Guillaume le Roux, roi d’Angleterre.
Jean-Baptiste Souchet l’accuse d’avoir pris les armes contre le roi de France dont il était le vassal, et d’avoir contribué à de nombreux méfaits, notamment en s’alliant avec Amaury de Monfort et Robert de Meulan, qui, eux aussi, avaient pris le parti des anglais.

Parmi les voisins de Nivard, le seul resté fidèle au roi de France, fut Pierre de Maule.

Depoin nous dit aussi, selon les mêmes sources d’information que, revenu à de meilleurs sentiments, il aurait été absous par Yves, évêque de Chartres en 1098, et que ce fut à cette occasion, que dans la chapelle du Saint Evêque, lui et sa femme Hubeline, s’engagèrent solennellement à fonder une église dans le château de Davron dont Nivard était le seigneur.
Ce château appelé « Grand Hotel » devait se trouver sensiblement sur l’actuel emplacement de l’ancien presbytère de Davron, ainsi qu’en témoignait l’état de la « Vue et Montrée de la seigneurie de Wideville de1452. Malheureusement, ce document unique a disparu pendant l’occupation allemande du château de Wideville en 1940.
Grâce au Cartulaire de l’Abbaye de Josaphat, nous savons aussi que Nivard possédait la moitié des dîmes de Wideville.
C’est encore lui qui construisit le Prieuré de Davron qui fut occupé pendant plus de six siècles par les moines Bénédictins de Saint Maur.
Il a profondément marqué notre village et nous reviendrons sur son œuvre à Davron.

(1)Abbaye Bénédictine située à Leves près de Chartres
(2)Jean-Baptiste Souchet – histoire du Diocèse de Chartres édition de 1632
(3)Obituaire, registre sur lequel les moines notaient les messes provenant de
fondation
(4)Depoin, auteur de la traduction du cartulaire de Saint Martin de Pontoise.

Cinquième partie :

Les anciens seigneurs de Davron

Il est très difficile de suivre avec précision la filiation de Nivard de Poissy, dont nous avons relaté l’histoire dans le n° 69 de “L’écho de mon village”.

A cette époque, et même beaucoup plus tard, les fils portaient souvent les mêmes prénoms que les pères.

Il semble bien que ce fut le cas pour le fils aîné de Nivard ainsi que pour son petit-fils, ce qui conduirait à un Nivard troisième du nom.

Nous ne connaissons pas la vie de ce Nivard III. Il aurait eu un fils prénommé Geoffroy, qui confirma l’approbation de son père du don de quatre arpents de terre, près des fossés du château de Davron, faite au prieuré Sainte Madeleine de Davron par Pierre de Chennevières.

Ce Pierre de Chennevières était seigneur de Crespières et il subsiste encore des bâtiments de son ancien hôtel seigneurial.

Geoffroy de Poissy confirma également la donation du moulin de Wideville faite aux mêmes moines, ainsi qu’un revenu foncier que leur avait légué un certain Barthélemy Raulet.

Il n’eut qu’une fille, Marie, mariée à Simon Malfilatre, fils de Gaucher de Neauphle. A la fin du onzième siècle, bien jeune sans doute, il accompagnait son beau-père au siège du Montmorency.

Marie, sa fille, hérita de Davron.

De son mariage avec Simon Malfilatre, elle eut au moins six fils :Milon, Amauri, Gaucher, Thierri, Milo et Theudo. Ils sont nommés avec leur père dans le consentement qu’il donna à la cession de la dîme de Saint Martin de Bazoche, à l’abbaye de Saint Magloire.

Le fils aîné Milon fut d’abord écuyer d’IvesII de Courville. C’est lui qui succéda à son père dans la seigneurie de Davron. L’obituaire des moines de Davron mentionne son obit (décès) sous le nom de “MiloMiles de Daverone”, un 15 décembre en même temps que celui d’Héloïse, Dame de Crespières. Malheureusement, il n’est pas possible d’en préciser l’année.

Pendant plus de cinq siècles, cet obituaire, ou nécrologe, fut compulsé presque chaque jour par les moines de Davron afin d’assurer le service des messes à dire pour les bienfaiteurs de l’église et du Prieuré de Davron. Il s’en suivit une usure et, à l’heure présente, cet extraordinaire document est presque illisible. Il est probable qu'au cours des temps, des copies furent faites. Il serait intéressant de les retrouver car elles n’ont pas forcément disparu.

En1151, un certain Nivard des Mesnils et son frère Hugues furent témoins d’un don fait à l’abbaye de Josaphar, dont dépendait le prieuré de Davron, par Raoul, chevalier de Menerville. Il semble bien que ces deux personnages appartenaient à cette même famille des seigneurs de Davron.

En1230, un Simon de Poissy fit hommage à l’abbaye de Saint Denis, pour le fief de Davron. Ce Simon de Poissy jouissait de la confiance royale car, en 1223, c’est à lui que fut confiée la garde de l’hôtel épiscopal de Beauvais saisi sur l’évêque de Milon. Il aurait eu un fils nommé également Simon.


Sixième partie : 

Je vous parle d'un temps que les moins de deux à trois fois vingt ans ne peuvent pas connaître : Davron, en ce temps-là, a vu partir les soldats. Tout d'abord les Allemands, puis les Américains, qui distribuaient aux enfants chewing-gum et chocolats. C'était le temps du retour de Londres du Général.
Un temps pas si lointain où le lavoir Saint Blaise ne recevait plus que la visite des enfants, où leurs rires joyeux ont succédé à ceux des lavandières.
Un temps où la grille du château était toujours ouverte, tout comme l'église, où l'on célébrait la messe tous les dimanches.
Un temps où l'élevage avait encore toute sa place à Davron, avec des bêtes à cornes, des chevaux et des centaines de moutons.
Un temps où la betterave était cultivée, avant de céder la place à la pomme de terre.
Un temps où les chevaux et les hommes commençaient à être remplacés par les tracteurs et les machines de toutes sortes.
Un temps où Brassens recevait les copains d'abord puis dormait auprès de son arbre au Moulin de la Bonde à Crespières.

 Café Café

Dans Davron aussi, on prenait le temps de s'arrêter au café, il y en avait plusieurs  pour retrouver les copains.
On allait « Chez Glémo », qui avait repris le café « Gallard » le 20 octobre 1941, avec sa femme et sa fille nouvelle-née. On jouait au billard, à la belote tout en prenant un verre, et faisait ses achats à l'épicerie. Puis on passait au « Café Baron », pour un dernier verre.

La journée était rythmée par le passage des boulangers, il y en avait deux, ils venaient de Crespières.
Il y avait aussi Henriette, la laitière, qui faisait sa tournée. Henriette Barthélémy vit toujours à Davron, rue de Wideville.
Le vannier venait aussi, une fois le mois peut être plus, peut être moins.
Le garde champêtre, Mr Lenaou, passait dans les rues avec son tambour et faisait ses annonces.


La journée commençait tôt. On se levait vers cinq heures trente. La mère ravivait les braises dans la cuisinière à bois et le poêle à charbon. Le père avalait son café au lait et ses tartines avant de partir au travail, son casse-croûte sous le bras, à pied ou à vélo. Certains pouvaient marcher jusqu'à Maule tous les jours. D'autres prenaient le car à la « gare de Davron », elle était au bout de la route qui va vers Crespières, sur la 307. C'était un abri qui s'est effondré il y a quinze ou vingt ans. Le car pour Versailles passait à sept heures dix.
Puis la mère envoyait les enfants à l'école, mettait le linge à bouillir dans la lessiveuse sur la cuisinière, il fallait tourner et tourner encore puis frotter sur la planche et rincer et rincer encore.

Après avoir pris soin du potager et récupéré les légumes, nourri les poules et récolté les oeufs, la mère se lançait en cuisine tout en écoutant à la radio son émission favorite « Sur le banc » sur radio Luxembourg, avec Raymond Souplex et Jane Sourza. Sa voisine venait lui donner un coup de main quand il fallait mettre les légumes en bocaux.
Le repas mijotait depuis longtemps sur le coin du feu, et le lait était mis à bouillir après le passage de la laitière. On le laissait refroidir et on récupérait la crème, qui faisait le bonheur des enfants pour leur « quatre heures », sur leurs tartines après l'école.

La TSF (le poste ) était toujours allumée, et on riait aux calembours de Pierre Dac et Francis Blanche dans « Signé Furax » sur Europe, on suivait religieusement le feuilleton « La famille Duraton » et le radio crochet de Jean Nohain et Zappy Max sur Radio Luxembourg, la future RTL. Avant de monter se coucher, on préparait la brique chaude dans un linge pour tiédir les draps ; mais de toute façon, on était nombreux dans le lit et vite réchauffés sous le gros édredon.
Et puis le temps passait et la lessiveuse fut remplacée par la machine à laver, la TSF par la télévision. La mère ne faisait plus son potager mais allait chercher ses légumes chez Douilly ou Frémin, et sa viande chez Frichot. Le père acheta un solex ou une mobylette, et ses enfants une auto. 


 fête école  fête village

Il y avait toujours la fête du village à la Sainte Madeleine au 22 juillet. Les forains s'installaient devant la mairie, et ça durait trois jours. On terminait le lundi par la tombola. Il y avait du monde, car aux deux cents habitants de Davron s'ajoutaient les nombreux saisonniers et tous les  villageois voisins. On allait d'ailleurs aux bals chez eux à travers champs, mais aussi au théâtre chez Monsieur de Chavagnac, au château de Wideville. Sinon on organisait des concours de valse « Chez Glémo », on y poussait les tables, il y avait du monde pour voir tourner José Gomez et Clémence Glémo.
Il y avait aussi les sorties organisées en car par la mairie, à l'occasion desquelles les habitants partaient à la mer ou allaient au théâtre à Paris.
Le jour de mardi gras n'était pas que la fête des enfants déguisés, les adultes aussi passaient grimés dans les rues à la nuit tombée. A Pâques, les enfants couraient dans les jardins de tout le village récupérer les oeufs déposés par les cloches. Les petites filles mettaient leur plus belle robe le jour de la fête de l'école, et tout Davron était mobilisé pour célébrer la  Fête- Dieu et marcher en procession sous les décorations.
Et puis ce fut le temps de « Salut les copains » et de « Discorama » ; et bientôt Danielle Gilbert avec « Midi Première » remplaça Denise Glaser. C'était la fin des Trente Glorieuses.
Comme le disait le commentaire du film « Davron Autrefois » de Mr Cadyck, mari de l'institutrice, en 1974 :« Davron, c'est une certaine qualité de vie, un silence encore respectueux des hommes et des choses. Davron c'est un style de rapports humains où chaque visage porte un nom, c'est un lieu dont nous aimons à dire qu'il est notre village ! »

Davron en 1900

Au  début  de l’année 1900, notre commune  comptait  248 habitants (recensement  de  1896).  L’équipe municipale était représentée  par  le  Maire le Vicomte  de  Gallard, l’Adjoint Louis  Jourdain et  les  Conseillers  Adolphe  Athon,  Gustave Lucas, Gaston Gaury, Emile Boutefoy, Antoine Mutz, Jean-François Remant, Marcellin Peylabere, Maximilien Gentil. A cette époque, la distribution du courrier était assurée par un facteur qui venait de Crespières. En 1903, suite à la création de  la  ligne  téléphonique  de  Versailles  à  Plaisir, Davron obtint  la  création  d’un  bureau  télégraphique  et  téléphonique. Trois  ans  plus  tard, le 16 septembre 1906, un  poste  de  facteur-receveur fut  créé  dans  les  locaux de l’ancienne  agence postale avec Monsieur Mulot qui  assurait également la distribution du courrier. Pendant qu’il était en tournée, la permanence du bureau était assurée par sa femme. Pour tout le monde, les conditions de vie et de travail étaient difficiles. Il n’y avait pas  de  boulanger  dans  le  village  et  on dénombrait encore 15  ou 16 fours  datant de  Louis-Philippe. On  se  déplaçait  à  pied, en  voiture, à  cheval et à  partir  de 1899 les  Davronais purent  prendre le  tramway  à  vapeur  de Versailles  à  Maule. La  première automobile à  essence  de pétrole fera son apparition à Davron peu avant 1910 chez le Comte de Gallard, avec une limousine Itala fabriquée en 1907, suivie chez le fermier Gaston Gaury  par  une torpédo Delaunay fabriquée  en 1912 et  chez  le  fermier  Charles Jourdain par un phaéton Clément fabriqué en 1913. Les cafés occupaient une place importante dans le village. A cette époque, il n’y avait pas de numéro dans les rues, aussi les  documents  anciens ne  permettent  pas  de  situer avec précision l’emplacement de ces cafés. Dans la rue de Bullion à la hauteur du 8 ou 12 se situait le café Saulnier et au 2 le café-épicerie-mercerie Baron/Gentil. Dans la rue Hautement au 2, se trouvait l’établissement Pajon. Le café restaurant, bar tabac du 9 rue de Wideville appartenait à la famille Gallard. Il sera racheté, plus tard, par la famille Glémo. Les artisans étaient peu nombreux : un  maçon Gustave Lucas, un maréchal-ferrant Albert Chamvoux rue Hautement et le laitier Joseph Lelièvre. Deux fours à chaux étaient en activité : un à Chantepie et l’autre Chemin aux Bœufs. Le  village  vivait  au  rythme  du  travail  de  la  terre. Les chefs d’exploitation étaient des fermiers ou des paysans connus sous les noms de : Gaston Gaury, dans le centre du village, Gustave  Bettschart,  Jean-François Rémant, Louis Jourdain, Louis Bigaux à Chantepie. Les principales plantes cultivées étaient le blé, l’avoine,  le  seigle, la pomme de terre, les betteraves pour bestiaux et à sucre en raison de la proximité de la sucrerie de Chavenay. Les prairies artificielles, sainfoin, luzerne, trèfle,assuraient la subsistance des bêtes nécessaires au travail de la terre et des vaches pour le lait. Les cochons et volailles étaient présents dans toutes les maisons. Les  travaux  se  faisaient encore manuellement,  mais  on constatait  l’amélioration  des  outils, par  exemple de la charrue. En 1901 on recensait 56 chevaux sur la commune. Encore utilisés pour les déplacements en carriole ou calèche, ils avaient pris la place des  attelages de bœufs dans les champs. Il faudra cependant attendre la guerre de 1914 pour voir apparaître les premières faucheuses mécaniques puis les moissonneuses-lieuses. A partir de ce moment-là, et malgré les difficultés engendrées par les deux guerres, le travail du paysan deviendra moins pénible et le métier évoluera plus rapidement.

Les activités à Davron autrefois

Cliquez sur le lien pour connaître l'activité de Davron auparavant.

Activités.pdf

Histoire complète de l'église

C’est en 1098, sous le règne de Philippe 1er, que débutera sa construction, qui s’achèvera en 1115, sous Louis VI le Gros.

Elle est donc typiquement romane par sa construction. Croix latine dans le sens Orient-Occident. La nef unique mesure vingt trois mètres, du portail au chœur. Elle est couverte d’une voûte de bois en berceau, qui a été refaite plusieurs fois au cours des temps.

Les arêtiers s’appuyaient à l’origine sur des petits" culs-de-lampes " finement travaillés et dont il reste quelques exemplaires.

L’éclairage de la nef se fait par huit petites baies très ébrasées. Le chœur mesure plus de quatorze mètres, s’ajoutant à la longueur de la nef. La voûte a été abaissée au 17ème siècle, au temps des Bullion, dont elle porte les armes.

Les deux petites chapelles situées près du chœur, sont dédiées à Sainte Madeleine et à Saint Louis. Primitivement cette seconde chapelle était consacrée à Saint Blaise, patron secondaire de la Paroisse.

Comment ne pas citer aussi le très remarquable vitrail, situé au-dessus du portail d’entrée,et offert en 1550 par la famille Guignard.

Mais au cours des temps, l’église a connu des moments difficiles. Pendant la Révolution Française, elle fut transformée en atelier de fabrication de salpêtre. De ce fait, le mobilier ancien disparut et les ornements sacerdotaux furent pillés. 

Au cours des différents travaux de réfection, on découvrit dans les murs, un ancien portail de l’église primitive, et sur la façade sud, on peut voir le réemploi d’anciennes sculptures. On a aussi retrouvé la descente d’une ancienne crypte qui n’a pas été visitée.

Enfin, plus récemment, lors de la réfection du portail, il a été retrouvé deux anciens caveaux, couverts de curieuses dalles trapézoïdales, sans aucune inscription. L’architecte des Bâtiments de France s’est contenté de leur donner une origine" médiévale " bien antérieure à l’église actuelle.

Mais on ne peut clore ce bref résumé, sans parler du constructeur de la Magdeleine de Davron. 

Il s’appelait Nivard de Poissy et sa femme Hubeline. C’est en leur présence en 1117, que Geoffroy de Lêves, évêque de Chartres, procéda à la consécration de l’église de Davron. Un certain nombre de seigneurs voisins assistaient à cette cérémonie, mais dans les anciens textes latins, ils ne sont cités que par leur prénoms. Il a cependant été possible de reconnaître entre autres, Pierre de Chenevières, seigneur de Crespières, Galo de Saint-Gemme, Rodulf de Montainville, des seigneurs de Maule, Mareil, et aussi Roger de Poissy, le frère de Nivard.

Ce Nivard appartenait à une vieille famille de Poissy. Dans la traduction du cartulaire de Pontoise, Depoin prétend que Nivard de Poissy et Nivard de Septeuil ne sont qu’un même personnage mais, à Davron on ne parle jamais de Septeuil, et à Septeuil, pas davantage de Davron!

Ce Nivard décéda le 28 Mai 1149 mais, on ignore s’il fût inhumé ou non dans l’église de Davron. L’obituaire des moines bénédictins du Prieuré de Davron, que la manipulation quotidienne a beaucoup usé aucours des temps, ne permet plus de déchiffrer les noms des personnes pour lesquelles ils étaient tenus à une célébration.

Ce Nivard habitait le grand hôtel seigneurial qu’un ancien plan de Wideville situait à l’angle des actuelles rues Saint Jacques et Hautement. Les restes de ce château féodal furent rasés par les Bullion au 18ème siècle.

Parmi les donateurs les plus connuscitons : Claude Bullion, surintendant des finances de Louis XIII,qui lança les pièces d’or appelées" Louis ", la Duchesse de la Vallière, petite nièce de Louise de la Lavallière, la célèbre carmélite, et enfin la famille d’Uzes.

Telle est, Mesdames, Messieurs, en raccourci bien sûr, l’histoire de notre petite église d’Ile de France.

Histoire de la grange à dîme

L'histoire de la grange à dîme de Davron débute en 1115. Nivard de Poissy, seigneur de Davron, vient d'achever la construction de l'église. Il décide alors d'édifier un Prieuré pour accueillir quelques moines bénédictins de Josaphat, venant de Lèves près de Chartres. Ce Prieuré fut achevé en 1130. Au moment de la construction de l'église de Davron, Nivard de Poissy lui avait attribué le bénéfice des dîmes de Davron, Wideville et aussi la moitié des dîmes de Feucherolles.

Pour recevoir ces dîmes - impôt en nature jusqu'en 1789 - les moines firent construire au XIV ou XVème siècle dans la cour du Prieuré, une grange située près de l'église. Dans tous les villages, la grange à dîme était souvent le plus grand bâtiment, après l'église. D'après le récit de l'instituteur Hubault daté du 24 septembre 1899, celle de Davron est de grandes proportions et peut contenir plus de 30.000 bottes de foin. Les archives d'André Dezouche nous le confirment : « Ses dimensions sont assez considérables. Elle mesure 25 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur. La hauteur des murs est de 10 mètres et le faîtage s'élève à plus de 15 mètres au-dessus du sol. La magnifique charpente a été curieusement édifiée. Les grosses poutres de chêne qui supportent la couverture de tuiles plates de pays sont toujours parvenues à résister aux tempêtes au cours des siècles, bien qu'elles reposent simplement sur le haut des murs, sans être encastrées dans la maçonnerie. »

A la révolution française, le Prieuré de Davron a été vendu, puis démoli vers 1820, pour édifier l'actuelle construction qui se trouve près de l'église. La grange à dîme, quant à elle, a brûlé en 1932.

Sous l'ancien régime, seul le Tiers-Etat était soumis à l'impôt. Les privilégiés, noblesse et clergé, ne payaient pas d'impôt. Les paysans devaient payer la taille (prélèvement destiné à entretenir l'armée royale), la gabelle (impôt sur la vente du sel). Ils devaient au roi des jours de corvée, le champarteur venait prendre le dixième des récoltes, et le curé lui aussi avait droit à un dixième : c'était la dîme.

Cet impôt destiné à entretenir le clergé trouve son origine dans l'Ancien Testament. En France, il est instauré dès la période mérovingienne. En règle générale, 1/4 de la dîme revenait à l'évêché et les 3/4 restants, à la paroisse.

A ces dîmes, dites de droit qui se percevaient partout, s'ajoutaient les dîmes d'usage qui étaient propres à une région ou à une Seigneurie : La dîme grosse : qui frappe les cultures essentielles comme les céréales. La dîme menue : qui se levait sur les bestiaux. La dîme ancienne : qui se percevait sur les terres en culture depuis longtemps. La dîme verte : qui se percevait sur les potagers mais aussi le lin et le chanvre.

Enfin à la dîme se joignait le terrage ou champart : droit de prélèvement du seigneur sur les produits de la terre. Dîme et terrage étaient levés sur le champ avant que le cultivateur pût enlever sa récolte. Le Dîmeur ou Décimateur, et le Tergeur ou Champarteur étaient nommés par l'abbaye, et prêtaient serment devant le Mayeur (équivalent du maire) de la ville.  

En 1789, les estimations de l'époque évaluent le montant de la dîme entre 70 et 130 millions de livres. La prise de la Bastille le 14 juillet 1789 connaît un retentissement considérable dans toute la France. Dans les campagnes on refuse alors de payer les droits féodaux. Dans la nuit du 4 au 5 août 1789, pour calmer le peuple, quelques nobles libéraux proposent à l'Assemblée constituante d'abolir les privilèges : la dîme et les droits seigneuriaux.

Le premier à prendre la parole est le vicomte de Noailles, cousin au deuxième degré d'Adrienne-Emilie Félicité de la Baume Le Blanc, Duchesse de La Vallière et dame de Wideville. Après des heures de discussions passionnées, cette proposition instaurant le principe d'égalité pour tous est proclamée, à l'unanimité. Un décret de l'Assemblée nationale du 11 août 1789 avalise la majeure partie des décisions prises dans la nuit du 4 août, mais c'est seulement le 17 juillet 1793 que la Convention fait le dernier pas et supprime entièrement toutes les redevances féodales.

Aujourd'hui, les dîmes ont été remplacées par le « denier du culte » qui est, en général, payé volontairement et à la discrétion des fidèles. Certains pays européens comme l'Allemagne ou l'Autriche ont instauré un impôt obligatoire pour l'Eglise, représentant environ 1% du revenu. Toute personne voulant arrêter de payer est alors rayée des registres et ne peut plus recevoir les sacrements.

L'histoire Gallo-romaine dans la région

Davron n’est pas la seule commune à posséder des traces de l’empire romain.

Le nom de Thiverval vient de Tibère (Tibère-Val), Tibère ayant été gouverneur de la région avant d’être empereur.

A Feucherolles, il y a environ 40 ans, on a découvert un tombeau de marbre blanc datant du 3ème siècle. Il s’agissait sans doute d’un personnage important. De ses restes il n’a été retrouvé que la fibule de bronze qui servait à attacher son vêtement.

Des fragments de mosaïque, preuve d’un riche habitat, auraient été découverts.

A Crespières, il existe aussi des vestiges de villas gallo-romaines.

Les invasions barbares, le poids de quinze siècles, ont considérablement effacé les traces d’une civilisation qui nous étonnerait certainement s’il nous était donné de pouvoir la contempler.

Peu de Régimes ont autant marqué notre pays. Il en reste peu de choses, mais suffisamment pourtant pour que nous puissions en parler, et c’est déjà beaucoup !

Après la chute de l’empire romain, Davron cessa d’appartenir à la province romaine dite « La Lyonnaise ».

Les Barbares venus à travers toutes les frontières, envahirent la Gaulle.

Cependant, Davron resta pour un temps dans l’Etat de Syagrius, situé entre la Somme, la Meuse et la Loire.

C’était le réduit de la Gaulle impériale.

Vers 486, l’Etat de Syagrius fut liquidé par les Francs. Cette expansion franque fut facilitée par la conversion de Clovis.

D’esclaves gallo-romains, nos concitoyens devenaient des serfs. Cependant, la culture romaine subsista et, à travers les siècles, elle est parvenue jusqu’à nous.

Les Mérovingiens et les Carolingiens n’ont guère laissé de traces à Davron. Pendant six siècles, il a dû se dérouler bien des évènements; mais l’absence totale de documents, nous prive d’informations, même les plus marquantes.

Nous savons seulement que les invasions causèrent des ruines considérables dans la population rurale, sans que pour autant il soit possible de dire si elles furent ou non importantes à Davron.

Il faut attendre les documents écrits pour lever un peu le voile de la nuit des temps.

C’est ainsi que nous apprenons qu’au temps de l’Abbé Suger, Davron relevait de l’abbaye de Saint Denis à travers Trappes.

Au 16ème siècle, Davron avait encore des liens avec la grande Abbaye dionysienne.

Des Carolingiens, subsistent encore les restes d’une église primitive (probablement du 8ème ou 9ème siècle) dont les murs sont compris dans l’actuelle construction.

Il semble que cet édifice médiéval devait avoir un plan en Tau. L’ancien portail reste visible et sa découverte eut lieu lors de la grande réparation de l’église, ces années dernières.

L’enlèvement du vieux crépi réserva une surprise : l’apparition des fragments de sculptures ayant servi de matériau pour la construction de 1095. Des pierres du portail taillées en pointe de diamant sont visibles sur la façade sud de l’actuel bâtiment.

Cette église carolingienne était ornée de chapiteaux sur les colonnes, et des restes de ces ornements ont été découverts dans les murs de vieilles maisons de Davron.

La limite de la voûte de cette ancienne église et l’emplacement des colonnes qui la supportaient sont encore parfaitement visibles dans les combles au-dessus du chœur.

Cette construction primitive prouve que la population de Davron était déjà suffisamment importante avant l’an 1000 sans qu’il soit possible d’indiquer le moindre chiffre.

Grâce au Polyptyque d’Irminon de la célèbre Abbaye de St Germain des Près, nous connaissons les prénoms, sans doute aussi les noms, que portaient nos concitoyens au 9ème siècle.

Entre autres, les hommes pouvaient s’appeler :

Sdaliame, Madebolde, Rainarius, Frudolfus, Gulfradis, Berulf ouencore Froctaire

Ercoin, et Ermenol.

Leurs aimables compagnes portaient les charmants prénoms de : Ermentrude, Gisentrude, Wulfrade, Willia, Flodegaire,Arigilde, Waldegonde, Godelinde ou Acleverte !!

De quoi réjouir les familles à la recherche d’un prénom original.

L'école à Davron

Les deux premières écoles de Davron

La première école de Davron fut ouverte en 1793.

Ce fut un habitant du village : Jean-François Vienne, qui devint le premier instituteur. Le texte de la nomination est porté dans une délibération du Conseil Général de la Commune de Davron du 30 Floréal de l'an II, de la République Une etIndivisible. (1)

"Vu la loi du 29 Frimaire de l'An II, le 30 Floréal suivant, le citoyen Jean-François Vienne, s'est présenté devant le Conseil Général de la commune, et a demandé un certificat de civisme de bonnes mœurs, pour après faire sa déclaration d'instituteur d'école primaire.

Le maire (Gilles Grat) a demandé à l'assemblée si on avait des reproches à faire au-dit citoyen, et personne n'ayant présenté d'observation, il lui a été accordé un certificat de civisme et de bonnes mœurs, mais, conformément à la Loi du 29 Frimaire, et attendu qu'il n'y a pas de Comité de surveillance à Davron, il devait se rendre dans la commune de Feucherolles, pour faire viser et approuver ce certificat.

Le 23 Prairial suivant, toujours en exécution de la loi du 29 Frimaire de l'an II, se sont fait inscrire pour aller à l'école, des enfants de Davron, âgés de 6 à 12 ans, parmi lesquels 15 garçons et 16 filles, dont Madeleine Hardelay-Vassal, fille de l'ex-meunier de Chantepie, âgée de 10 ans.

Il n'y a qu'un jour de repos par décade (10 jours).

Pour l'horaire, on somme la cloche de l'église à 8 heures pour 8 heures 30 et à 1 heure pour 1 heure 30.

Mais à ce jour, il n'a pas été possible de retrouver l'emplacement de cette première école. Avait-elle lieu dans l'église ? Cela semble très improbable, et seule, une recherche poussée permettrait de déterminer le lieu précis où, pour la première fois, les enfants de Davron, ont eu la possibilité d'apprendre à lire et à écrire.

Il faut attendre le 18 août 1932 pour que le Conseil Municipal se réunisse avec les citoyens les plus imposés de la commune, pour décider de l'acquisition d'une maison en vue de l'établissement d'une école et d'une maison commune.

Le devis présenté par le Maire (M. Vienne) d'élève à 2273 Francs.

Dans la même séance, le Conseil est d'avis de procéder à l'abattage de deux travées de l'église "qui depuis plusieurs années est en très mauvais état, par sa grande étendue".

Les pierres serviraient pour réparer la maison d'école et construire un mur autour du nouveau cimetière que Mr Bonnet, propriétaire du domaine de Davron (ancien prieuré près de l'église) vient de donner à la commune.

Il semble bien que ce premier projet ait été modifié ultérieurement car, dans sa séance du 10 février 1833, le Conseil et les plus forts contribuables, demandent au Préfet l'autorisation d'acquérir la maison appartenant à Mr Bonnet, pour servir de Maison Commune et d'Ecole pour le prix de 820 Francs.

école poste

Les travaux de réparations et d'aménagement s'élevaient à 1500 Francs, mais le Conseil compte sur une subvention de 700 Francs de la part du "Gouvernement".

Il restait à couvrir une somme de 1620 Francs, que le Conseil décide de répartir en impositions extraordinaires sur quatre années.

Ainsi la seconde école de Davron sera utilisée jusqu'à l'édification de la Mairie-Ecole, au début des années 1900.

Puis, toujours propriété de la Commune de Davron, elle devient l'actuelle Agence Postale.

Quant à l'église, aucune démolition n'y sera pratiquée.

Davron repecte son histoire !

Les cartes postales

Cartes postales Davron

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